雨果诗4首
“Un pauvre a pris un pain……”
Un homme s'est fait riche en vendant à faux poids;
La loi le fait juré.L’hiver, dans les temps froids,
Un pauvre a pris un pain pour nourrir sa famille.
Regardez cette salle où le peuple fourmille;
Ce riche y vient juger ce pauvre.Écoutez bien.
C'est juste, puisque l'un a tout et l'autre rien.
Ce juge,—ce marchand,—fâché de perdre une heure,
Jette un regard distrait sur cet homme qui pleure,
L'envoie au bagne, et part pour sa maison des champs.
Tous s'en vont en disant:«C'est bien!»bons et méchants,
Et rien ne reste là qu’un Christ pensif et pâle,
Levant les bras au ciel dans le fond de la salle.
偷面包的汉子 ——悲惨图之一
一个做买卖的靠吃秤头发了财,
法律让他做法官。冬天,冷得很,
一个穷汉拿了一个面包养家。
看这屋里多拥挤!这法官跑来
审问那穷汉。听清楚。多公正!
一个应有尽有,一个贫无立锥!
这法官——这商人——生气他浪费了
一个钟头,狠狠地望了那哭哭
啼啼的穷汉一眼,判他服苦役,
便翩然赴他郊外的别墅去了。
人散了;“很对”,好人坏人齐声说。
只剩下一个苍白忧郁的基督
在法庭的墙壁上高举着双手。
梁 宗 岱 译
“Tu casses des cailloux, vieillard……”
Tu casses des cailloux, vieillard, sur le chemin;
Ton feutre humble et troué s’ouvre à l’air qui le mouille;
Sous la pluie et le temps ton crâne nu se rouille;
Le chaud est ton tyran, le froid est ton bourreau;
Ton vieux corps grelottant tremble sous ton sarrau;
Ta cahute, au niveau du fossé de la route,
Offre son toit de mousse à la chèvre qui broute;
Tu gagnes dans ton jour juste assez de pain noir
碎石子的老人
这是法国十九世纪大诗人雨果揭发资本主义社会最普遍最突出的矛盾的八幅“悲惨图”之一。从诗人对一个碎石子的老人的独白中展开一幅尖锐的对照图。一方面是一个壮年曾参加卫国战争的农民,他贫困终身,到老还靠在路边碎石子度日。刚好这时一辆马车疾驰而过,里面睡着一个在老人为国流血时发国难财的内奸。可是老人遭人白眼,而内奸却受人尊敬。
你碎石子度日,老人,在大路旁;
你的破帽子开向潮湿的空气;
你的秃头在时光和雨中生了锈;
酷热是你的暴君,冷是刽子手;
你的瘦骨在破褂下簌簌发抖;
你的茅舍,跟路边濠沟一样高,
让小羊啮吃它长满青苔的檐;
你每天的收入刚好够你早上
Pour manger le matin et pour jeöner le soir;
Et, fantôme suspect devant qui l’on recule,
Regardé de travers quand vient le crépuscule,
Pauvre au point d'alarmer les allants et venants,
Frère sombre et pensif des arbres frissonnants,
Tu laisses choir tes ans ainsi qu'eux leur feuillage;
Autrefois, homme alors dans la force de l'âge,
Quand tu vis que l'Europe implacable venait,
Et menaçait Paris et notre aube qui naît,
Et, mer d'hommes, roulait versla France effarée,
Et le Russe et le Hun sur la terre sacrée
Se ruer, et le nord revomir Attila,
Tu te levas, tu pris ta fourche;en ces temps-là,
Tu fus, devant les rois qui tenaient la campagne,
Un des grands paysans de la grande Champagne.
C'est bien. Mais, vois, là-bas, le long du vert sillon,
Une calèche arrive, et, comme un tourbillon,
Dans la poudre du soir qu'à ton front tu secoues,
Mêle l’éclair du fouet au tonnerre des roues.
Un homme y dort. Vieillard, chapeau bas!Ce passant
Fit sa fortune à l’heure où tu versais ton sang;
Il jouait à la baisse, et montait à mesure
吃点黑面包,而晚上空着肚子;
而且,像个骇人的可疑的鬼影,
在苍茫的暮色中被人家斜睨,——
那么褴褛,过路人都提心吊胆;
跟冷飕飕的阴郁的古木同年,
你的岁月掉下来像树叶一样;
从前,当你正年富力强,眼看着
整个仇视着我们的欧洲跑来
威胁巴黎和我们新生的曙光,
狂涛似地扑向仓皇的法兰西,——
眼看着俄罗斯和匈奴和北方
吐出的魔王蹂躏我们的圣地,——
你站起来,举起你的铁耙;那时,
你是,在指挥抗战的国王眼里,
我们桑班省一个伟大的农民。
很好。但,看哪,那边,沿着青田垅,
来了一辆篷车,简直旋风一样,
在那从你额头抖掉的烟尘里,
鞭子的闪电混着车轮的雷鸣。
一个人在里面睡着。老人,脱帽!
这客人就在你流血时发大财;
他打赌我们的贬值,我们陷落
Que notre chute était plus profonde et plus sûre;
Il fallait un vautour à nos morts;il le fut;
Il fit, travailleur âpre et toujours à l’affût,
Suer à nos malheurs des châteaux et des rentes;
Moscou remplit ses prés de meules odorantes;
Pour lui, Leipsick payait des chiens et des valets,
Etla Bérésina charriait un palais;
Pourlui, pour que cet homme ait des fleurs, descharmilles,
Des parcs dans Paris même ouvrant leurs larges grilles,
Des jardins où l’on voit le cygne errer sur l’eau,
Un million joyeux sortit de Waterloo;
Si bien que du désastre il a fait sa victoire,
Et que, pour la manger, et la tordre, et la boire,
Ce Shaylock, avec le sabre de Blucher,
A coupé surla France une livre de chair.
得越深越可靠他就升得越高;
我们的烈士们需要一个饿鹰;
他就是;孜孜不倦,永远窥伺着,
他趁国难使堡垒和国库淌汗;
莫斯科 用香草垛 布满了他的
草原;莱锡为他买僮仆和猎狗;
而贝连辛拿 运来了一座宫殿;
为了他,为了让他有花,有亭台,
有敞着大铁门的巴黎的大厦,
还有天鹅在池中游泳的花园,
滑铁炉 涌出百万欢快的金元,
因而他用灾难造成他的胜利,
而且,为了把它吃,喝和磨折,
这衰洛克 ,挥起布吕赫 的利剑,
从法兰西身上割掉一磅肉;
Or, de vous deux, c'est toi qu'on hait, lui qu'on vénère;
Vieillard, tu n'es qu'un gueux, et ce millionnaire,
C'est l'honnête homme.Allons, debout, et chapeau bas!
但大家都讨厌你,却对他尊敬;
老人,你不过是个穷光蛋,而这
富翁是长者。好吧,立正,并脱帽!
梁 宗 岱 译
Au moment de rentrer en France
31 août 1870
赴难(原题“返巴黎途 中”)
这首诗作于1870年8月31日,在雨果赶回巴黎的途中,距离他被迫离开他亲爱的母亲法兰西国境刚好20年。那时新兴的普鲁士侵略军已深入法境,并在色丹战役俘虏了那御驾亲征的拿破仑第三皇帝。回溯20年前,即1851年12月2日,他因坚决反对拿破仑第三称帝,建立所谓第二帝国,被驱逐出法国国境;又因他始终坚持革命立场,发誓“非偕自由不回法国”,一再被他所寄寓的当地政府下逐客令:由比京布鲁塞到英属泽尔西岛(为了他发表《拿破仑小子》和《一桩罪恶的历史》两本抨击拿破仑第三的小册子),又由泽尔西到另一个英属海岛格尔西尼(为了他对英女皇维多利亚访问拿破仑第三作激烈的表示),饱尝了到处遭受白眼的逐客滋味。但也就是在那两个海岛上他先后完成了他的小说杰作《可怜的人们》 和“三部沸腾着反抗情绪和革命思想”的诗巨著《天惩集》,《静观集》和《历代传说》。现在,那驱逐他出境的帝国快要垮台了,他的自由是恢复了,但强敌当前,巴黎危在旦夕。他不得不赶回法国,参加对侵略者的抗战。他在这首诗里沉痛地表现了他那崇高的爱国主义的痛苦和“对危险要占全分”的决心。
Qui peut en cet instant où Dieu peut-être échoue,
Deviner
Si c'est du côté sombre ou joyeux que la roue
Va tourner?
Qu'est-ce qui va sortir de ta main qui se voile,
O destin?
Sera-ce l'ombre infâme et sinistre, ou l’étoile
Du matin?
Je vois en même temps le meilleur et le pire;
Noir tableau!
Carla France mérite Austerlitz, et l’empire
Waterloo.
J'irai, je rentrerai dans ta muraille sainte,
O Paris!
Je te rapporterai l'âme jamais éteinte
Des proscrits.
谁此刻(连上帝或许也无法猜)
卜得准
究竟车轮要转向那一面:阴霾
或欢欣?
你那冥冥的手要揭晓什么谜,
啊命运?
那将是个无耻而不祥的影子
或晨星?
我同时瞥见了那极泰和极否;
黑的图!
因法兰西该得胜,而帝国只配
滑铁炉!
我要去,要回到你神圣的城心,
啊巴黎!
把这永远不灭的逐客的灵魂
带给你。
Puisque c'est l'heure où tous doivent se mettre à l’œuvre,
Fiers, ardents,
Écraser au dehors le tigre, et la couleuvre
Au dedans;
Puisque l'idéal pur, n’ayant pu nous convaincre,
S'engloutit;
Puisque nul n'est trop grand pour mourir, ni pour vaincre
Trop petit;
Puisqu'on voit dans les cieux poindre l'aurore noire
Du plus fort;
Puisque tout devant nous maintenant est la gloire
Ou la mort;
Puisqu'en ce jour le sang ruisselle, les toits brûlent,
Jour sacré!
Puisque c'est le moment où les lâches reculent,
J'accourrai.
Et mon ambition, quand vient sur la frontière
既然这时候大家要一齐动手,
傲而烈,
去粉碎墙外的暴虎和屋里头
那长蛇;
既然纯理想,无法把我们领导,
已沉没;
既然任谁多大都该殉难,多小
都能克;
既然眼见升起了暴徒的黑日
在天空;
既然在我们面前一切都是死
或光荣;
既然当这神圣的日子血在溅,
屋在烧;
既然这时候懦夫们瑟缩不前,
我来了!
而我的野心,当这外来的强盗
L'étranger,
La voici:part aucune au pouvoir, part entière
Au danger.
Puisque ces ennemis, hier encor nos hôtes,
Sont chez nous,
J'irai, je me mettrai, France, devant tes fautes
A genoux!
J'insulterai leurs chants, leurs aigles noirs, leurs serres,
Leurs défis;
Je te demanderai ma part de tes misères,
Moi ton fils.
Farouche, vénérant, sous leurs affronts infâmes,
Tes malheurs,
Je baiserai tes pieds, France, l'œil plein de flammes
Et de pleurs.
France, tu verras bien qu'humble tête éclipsée
J'avais foi,
Et que je n'eus jamais dans l'âme une pensée
已临境,
是:对权位毫无分,对危险却要
占全分。
既然这些敌人,昨天还是上宾,
已入室,
我要去,要在你的错误前跪禀,
法兰西!
我要侮辱他们的歌,的鹰,的爪
和挑战;
求你允许我,你儿子,跟你一道
共苦难。
狠狠地,尊敬着(不顾他们笑谑)
你的祸,
我要吻你的脚,法兰西,眼冒着
泪和火。
你就要看见,法兰西,我虽微贱,
忠于你;
我灵魂里从来没有别的想念,
Que pour toi.
Tu me permettras d'être en sortant des ténèbres
Ton enfant;
Et tandis que rira ce tas d'hommes funèbres
triomphant,
Tu ne trouveras pas mauvais que je t'adore,
En priant,
Ébloui par ton front invincible, que dore
L'Orient.
Naguère, aux jours d’orgie où l’homme joyeux brille,
Et croit peu,
Pareil aux durs sarments desséchés où pétille
Un grand feu,
Quand, ivre de splendeur, de triomphe et de songes,
只有你。
你将会接受我,走出了黑暗,做
你儿子;
任那得意洋洋的人幸灾乐祸,
笑嘻嘻,
你不会嫌弃我的崇拜,祷告着,
眼迷晃
于你那金光灿烂的长胜前额,
如朝阳。
从前,当狂欢日小信 的人煊耀
和雀跃,
仿佛从些葡萄的枯枝发出了
一堆火,
当你,沉醉于胜利,美梦和光灿,
Tu dansais
Et tu chantais, en proie aux éclatants mensonges
Du succès,
Alors qu'on entendait ta fanfare de fête
Retentir,
O Paris, je t'ai fui commele noir prophète
Fuyait Tyr.
Quand l'empire en Gomorrhe avait changé Lutèce,
Morne, amer,
Je me suis envolé dans la grande tristesse
De la mer.
Là,tragique,écoutant ta chanson, ton délire,
Bruits confus,
J'opposais à ton luxe,à ton rève,à ton rire,
Un refus.
Mais aujourd'hui qu'arrive avec sa sombre foule
Attila,
Aujourd'hui que le monde autour de toi s'écroule,
边欢唱
边狂舞,给成功的辉煌的虚幻
所迷惘;
当你欢宴的乐队响彻了天地,
啊巴黎,
我逃避你就像从前那黑先知
逃避梯。
当帝国把你变成万恶的都市,
苦又闷,
我逃到大海的茫茫的悲哀里
去藏身。
悲愤地,听着你的歌,你的喧闹
和狂热,
我对你的梦,你的豪华,你的笑,
全拒绝。
可是今天,当暴敌领着豺狗队
已突到,
今天,当你四周的世界在崩溃,
Me voilà.
France,être sur ta claie à l’heure où l’on te traîne
Aux cheveux,
O ma mère, et porter mon anneau de ta chaîne,
Je le veux!
J'accours, puisque sur toi la bombe et la mitraille
Ont craché;
Tu me regarderas debout sur ta muraille,
Ou couché.
Et peut-être, en ta terre où brille l’espérance,
Pur flambeau,
Pour prix de mon exil, tu m'accorderas, France,
Un tombeau.
Bruxelles,31 août 1870.
我来了!
在你被凌辱的时候紧靠着你,
法兰西,
啊母亲,把你链上我的环戴起,
我愿意。
我跑来,既然炮火的唾沫向你
如雨下。
你要看着我在你城墙上挺立,
或躺下。
在你闪着希望火炬的沃土上,
法兰西,
你会赐给我,来酬报我的流放,
一堆泥。
梁 宗 岱 译
Saison des semailles. Le soir
C'est le moment crépusculaire.
J'admire, assis sous un portail,
Ce reste de jour dont s'éclaire
La dernière heure du travail.
Dans les terres, de nuit baignées,
Je contemple, ému, les haillons
D'un vieillard qui jette à poignées
La moisson future aux sillons.
Sa haute silhouette noire
Domine les profonds labours.
On sent à quel point il doit croire
A la fuite utile des jours.
Il marche dans la plaine immense,
Va, vient, lance la graine au loin,
Rouvre sa main, et recommence,
Et je médite, obscur témoin,
Pendant que, déployant ses voiles,
L'ombre, où se mêle une rumeur,
Semble élargir jusqu'aux étoiles
Le geste auguste du semeur.
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